René Riesel a été condamné à huit mois de prison avec sursis à Agen pour sabotage dans une usine Novartis, au civil à Toulouse pour sabotage dans une station Monsanto et à six mois ferme à Montpellier (annulant le précédent sursis de huit mois) pour destruction de riz transgénique le 5 juin 1999 dans un centre de recherche dEtat, le CIRAD. Le 19 novembre 2002, la Cour de Cassation, validant des jugements précédents, la définitivement condamné sous réserve de sa demande de non révocation du sursis de Nérac à 14 mois de prison ferme, 7 622 euros damende et 12 103 euros de dommages et intérêts et de frais. Le bouffon Bové a pris les mêmes peines et la Confédération Paysanne demande désormais une grâce au Président de la République.
Depuis mardi, la Confédération paysanne lance
une campagne pour demander la grâce de José Bové
et la vôtre. Etes-vous daccord ?
René Riesel : Je suis formellement opposé à
ce quon demande ma grâce à ma place. Et dans
mon cas, cette demande ne sera jamais faite. Je trouve parfaitement
répugnant de demander une grâce, car il est hors
de question que je me renie. Jassume les risques que jai
pris, au nom du combat critique que je mène.
(...)
Vous vous étiez pourtant jusquici associé
au combat mené contre les OGM ?
RR : Jai participé à lorganisation de
la caravane intercontinentale qui a agi au Cirad : cest
moi qui avait amené les Indiens pendant que José
Bové amenait les journalistes. La confédération
y était minoritaire, et il y avait de nombreux inorganisés.
Le crétinisme médiatique de ces gens-là nous
a amené en appel, où je suis allé seul et
où on a pris du ferme. On avait porté un coup significatif
en attaquant le Cirad, un laboratoire dEtat, et non une
institution privée. Après la réprobation
unanime de lEtat et des chercheurs, laffaire McDo
est arrivée opportunément pour noyer le poisson.
Mais moi, je nai pas fait élire Chirac, eux oui.
Je nai rien à leur demander.
extrait du Midi Libre du vendredi 22 novembre 2002
[Le passage omis contient les embrouilles juridiques de Riesel avec la Conf par huissier, tout comme il use de son avocat pour demander des rectificatifs aux journaux, montrant par là ses propres limites]
Note à lattention de M° Henri Leclerc,
Ligue des droits de lhomme
Il est somme toute bien normal que ce qui subsiste des valeurs
léguées par lhistoire à la gauche porte
la Ligue des droits de lhomme à défendre un
M. Bové, qui fait manifestement partie de la famille. Il
suffit de me lire pour savoir quune telle opération
savérerait plus hasardeuse à mon égard.
Il devrait en effet être évident que je ne suis pour
ma part pas disposé à tenter déchapper
à lincarcération à nimporte quel
prix.
Il doit lêtre aussi que je ne veux nullement gêner
la repentance par procuration de M. Bové. A la seule condition,
sans mentionner tout ce qui moppose par ailleurs aux tenants
du progressisme, de ne pas me voir subrepticement inclus dans
la défense don ne sait quelles libertés syndicales
ou quelque tentative de replâtrer les gauches heureusement
décaties.
René Riesel,
25 novembre 2002